Arthur ADAMOV (1908 – 1970)

Arthur ADAMOV naît en Russie, dans une famille arménienne particulièrement riche puisqu’elle possède une bonne partie des pétroles de la Caspienne. Devant les pogroms, les grèves, la montée de la guerre, elle se réfugie d’abord en Suisse, puis en Allemagne et, enfin, totalement ruinée, à Paris.

ADAMOV peut, dans les années 30, y fréquenter la bohème littéraire, manifester, écrire, voyager, … le tout au milieu de problèmes financiers et de démêlés avec la police.

Après guerre, commence la notoriété :  son adaptation de La mort de Danton de BÜCHNER est jouée par Jean VILAR, à Avignon. Ses propres pièces sont montées par Roger BLIN à Paris, par Roger PLANCHON à Lyon. Elles le font connaître  à l’étranger, où, plus qu’en France, il est vite considéré comme l’un des dramaturges les plus considérables de son temps. Les pays de l’Est sont demandeurs de ses œuvres mais également Londres, Oxford, Edimbourg, Gênes, Milan, Copenhague : La grande et la petite manœuvre, Ping Pong, Paolo Paoli, Sainte Europe, Le Printemps 71 …

Après avoir été considéré comme l’un des auteurs du  « théâtre de l’absurde » aux côtés de IONESCO et de BECKETT, ADAMOV se rapproche de BRECHT et donne un tour politique à son théâtre. La guerre d’Algérie, l’OAS, l’arrivée de de GAULLE au pouvoir l’amènent à s’engager davantage. Militant antiraciste et anticolonialiste, il signe l’appel des 121, manifeste contre l’Algérie française et écrit, pendant l’hiver 1961-1962,  La Politique des Restes.

De 1963 à la fin, la vie d’ADAMOV n’est plus qu’un long calvaire: crises d’angoisse (« au point de ne plus pouvoir faire le moindre geste »), accidents de voiture, pelade, congestion pulmonaire, cure de désintoxication, pertes de mémoire, dépression, … Au milieu de ces catastrophes, un soutien indéfectible, jusqu’à ce qu’elle le retrouve mort dans leur appartement: celui de sa femme, surnommée par lui, le Bison.