Accueil Saison 2011 L'homme des bois - l'auteur

Anton Pavlovitch TCHEKHOV (1860 - 1904)

Une sombre enfance

Anton Pavlovitch TCHEKHOV est né, en 1860, dans la petite ville de Taganrog, située sur la côte nord-ouest de la mer d’Azov (Nord-Est de la Mer Noire).

Son père est un épicier, fils de serf, à peu près analphabète, et fanatique. Sa boutique ouvre à 5 heures du matin et ne ferme que vers 11 heures du soir.  Anton est tenu d'y passer toutes les heures laissées libres par le lycée et l’église.

L'église l'occupe beaucoup aussi : le père dirige un chœur dans lequel il a enrôlé ses trois aînés qu'il traîne d'église en église pendant que leurs camarades se promènent.
Au lycée Tchekhov est un élève médiocre.

 

Heureusement! il y a les séjours à la campagne, chez son oncle, le régisseur du domaine d'une comtesse, et le voyage qu'il faut faire pour s'y rendre, en char à bœufs, à travers la steppe; soixante verstes (un peu plus de 60 km) qui durent plusieurs jours, à travers un pays fantastique. Tchekhov y gagne un amour, une connaissance de la campagne qui se retrouvent dans l'Homme des bois.

 

Malgré cette enfance très sombre, Tchekhov garde en lui une gaieté, une ironie, un humour, une veine satirique qui ne l’abandonneront jamais : pendant de longues années, et c'est vrai pour l'Homme des bois, Tchekhov est essentiellement un auteur comique.

Ecrivain, soutien de famille, médecin.

Bachelier en 1879, Anton Tchekhov arrive  à Moscou. Sa famille, qui a quitté précipitamment Taganrog suite à la faillite du père, loge dans un sous-sol humide, par les fenêtres duquel on n’aperçoit que le trottoir et les pieds des passants. Triste foyer, mais qui rapidement se transforme grâce à l’énergie, à la volonté et au sens pratique d’Anton.

Celui-ci s'inscrit à la faculté de médecine et mène de front ses études et le travail littéraire qui lui permet, dès l’âge de dix-neuf ans, et jusqu’à sa mort, de devenir le seul soutien d’une nombreuse famille.

En 1884, Tchekhov exerce la médecine dans les environs de Moscou  et, en parallèle, écrit dans les journaux. Cette même année paraît son premier recueil de nouvelles. De nombreux autres suivront. En 1888, l'académie lui décerne le prix Pouchkine. Il ne cessera d'en écrire au point qu'on peut dire qu'il est le maître russe de la nouvelle brève.

Il est aussi un maître du théâtre. Dès sa vingtième année, Tchekhov écrit et ne cessera d'écrire pour le théâtre. Des sketches en un acte mais aussi des pièces plus importantes, comme  L'Homme des bois.

Il mène cette double activité professionnelle et littéraire alors que, déjà, il a des crachements de sang dus à la tuberculose. Malgré cette santé défaillante, il va à Sakhaline, l'île vouée à la déportation, pour s'y rendre compte par lui-même de la vie des forçats et des déportés: voyage de cinquante jours, séjour de trois mois, enquête de terrain minutieuse. Il voit chacun des dix mille habitants de l’île et remplit de sa main dix mille fiches. Les conclusions qu’il tire de cet immense travail sont terribles. L’abaissement, l’avilissement, le mépris de la personne humaine, il les relate, avec la sécheresse bouleversante d’un compte rendu dans L’Ile de Sakhaline. Il en retire pour lui-même la conclusion suivante : « J’ai maintenant fermement compris que la destination de l’homme, ou bien n’existe pas du tout, ou bien n’existe que dans une seule chose : un amour plein d’abnégation pour son prochain. »

A son retour, après un voyage en Italie, il s'installe dans les environs de Moscou. Là encore, grande activité littéraire mais aussi sociale : il lutte contre la misère et l’ignorance des habitants du district, procède au recensement de la population, soigne des centaines de malades (surtout pendant l’épidémie de choléra de 1892-1893). N’ayant pas les moyens de « prendre l’année de repos nécessaire », il dépense néanmoins dix mille roubles pour faire bâtir trois écoles.

Maladie, théâtre et mort

En 1899, cédant à la pression des médecins, il s'installe en Crimée. La même année la famine se déclare dans la région de la basse et de la moyenne Volga. Malgré un état de santé de plus en plus précaire, Tchekhov s’emploie activement à rassembler des fonds, écrit des appels et des articles dans les journaux. Il s’efforce en même temps de venir en aide aux tuberculeux. Il parvient à rassembler quarante mille roubles, en ajoute cinq mille et fait construire (en 1902) un sanatorium qui porte son nom.

Sa tuberculose pulmonaire se double d'une tuberculose intestinale. Il en souffrira cruellement jusqu'à sa mort.

Dans le même temps, il épouse une jeune actrice du théâtre d'Art de Moscou que dirige un certain Stanislavski et pour lequel il écrit ses pièces les plus célèbres : Oncle Vania (1899), Les Trois Sœurs (1901), La Cerisaie (1903).

Il meurt, lors d'un dernier voyage en Allemagne, en 1904 : il a 44 ans.

 
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